Nicolas Poussin
L'Enlèvement des Sabines
vers 1640

 

   

 
 
   
   

 Une étape essentielle du classicisme
L’Enlèvement des Sabines constitue une étape essentielle du classicisme : la construction de l’espace et la synthèse intellectualisée du récit sont une réelle nouveauté. Exemple parfait de la théorie classique : l’intelligence et la créativité de l’artiste organisent le désordre de la nature. Ce chef-d’œuvre de Poussin influença de nombreux artistes du XVIIe siècle et, bien sûr, le courant néoclassique de David à la fin du XVIIIe siècle.

Un espace parfaitement composé
Derrière l’agitation, le désordre violent de L’Enlèvement des Sabines, Poussin a parfaitement composé l’espace du tableau. Le point de fuite situé au centre du tableau est décalé. L’architecture joue un rôle essentiel, non seulement par la mise en scène qui crée un effet de décor de théâtre, mais aussi par sa structure, renforçant la composition. Poussin a su rendre l’agitation intense et violente de la scène : à gauche, un soldat romain s’empare d’une Sabine et tente de l’emporter hors du tableau, tandis qu’à droite une Sabine et un Sabin s’enfuient, effrayés. Debout sur le perron d’un temple, Romulus, reconnaissable au manteau rouge des « imperator » romains et à sa couronne de premier roi de Rome, commande l’action.

[louvre.edu], texte de Vincent Pomarède