Entre le Caravage et le Dominiquin

 
 

Enée

 Ascagne, dit Iule
   

 Anchise, le père d'Enée

 Créuse, confiant les pénates à Anchise

Lionello Spada
Énée et Anchise
vers 1615

[louvre.edu], photo Erich Lessing


Tiré de l’Énéide, la scène illustre la fuite d’Énée accompagné de son père, de son fils et de son épouse, lors de la destruction de Troie. Le peintre a focalisé son attention sur la famille en évitant toute mention anecdotique (l’incendie). Le cadrage serré, la position instable d’Anchise qui, parce qu’infirme, se tient sur les épaules d’Énée, mais aussi le visage angoissé de Créuse et le geste empressé de l’enfant, créent un sentiment d’urgence. Cette tension dramatique soutenue par un fort clair-obscur renvoie à l’inspiration caravagesque de Spada. Cependant, les couleurs et la rigueur formelle peuvent expliquer que cette œuvre, parmi les premières de l’école bolonaise à intégrer les collections royales, ait longtemps fait partie du catalogue du Dominiquin.

[louvre.edu], texte de Jérémie Kœring