On voit ici, à gauche, l'arc de Septime Sévère, construit en 203 après J.C. pour célébrer les victoires de l'empereur en Orient. A l'origine, l'arc, haut de 21m et large de 23, était surmonté d'une statue monumentale représentant l'empereur et ses fils debout sur un char tiré à huit chevaux, accompagnés d'une Victoire ailée.
Devant l'arc de Septime Sévère se dresse la colonne de Phocas, le dernier monument édifié sur le Forum : cette colonne provient sans doute d'un édifice du II° siècle, mais elle a été érigée en 608 pour commémorer le don du Panthéon au Pape par l'empereur byzantin Phocas.
A droite, on reconnaît la Curie, qui porte le nom de "Curia Julia" parce qu'elle fut reconstruite par César après l'incendie qui, en 52 av. J.C, ravagea l'édifice originel, lui-même édifié par le roi sabin Tullus Hostilius (672-640av. J.C.). La Curia Julia n'est pourtant pas celle qui fut construite par César : deux fois encore, en 64 après J.C., sous Néron, puis en 283, sous Dioclétien, la Curie fut la proie des flammes avant d'être transformée en église au VII° siècle. Lorsque Corot la peint, en 1826, elle n'avait pas encore retrouvé son aspect antique de siège du Sénat : avec ses 27 mètres de long et ses 18 mètres de large (pour une hauteur de 22 m 50), la Curie pouvait accueillir quelque 200 sénateurs qui s'asseyaient sur des rangées de sièges disposés en gradins sur toute la longueur des murs.
La Curie était un bâtiment de brique tout habillé de marbre, avec un dallage de marbre et des portes de bronze ; les murs intérieurs étaient scandés de niches destinées à recevoir des statues ; au fond, face à la porte, s'élevait la tribune destinée au magistrat qui présidait la séance. Le petit édifice qui jouxte la Curie servait d'archives. La Curie et les archives étaient reliées par une galerie en façade. Entre la Curie et la Via Sacra s'étendait le Comitium ou Rostres, une tribune qui doit son nom aux éperons de navires (rostra) qui la décoraient.
On voit ici, au premier plan, les vestiges du Temple de Saturne, élevé en 497 avant J.C, aux premières années de la République. Il appartenait en réalité au domaine des temples du Capitole. C'est dans le Temple de Saturne, aussi appelé Aerarium, qu'on gardait le trésor de l'Etat. La célébration des Saturnales, gigantesque carnaval qui célébrait la fin de l'année, le 17 décembre, en faisait l'un des monuments les plus importants de la vie religieuse et de la culture populaire. Du Temple de Saturne, il ne reste que huit colonnes de granit reposant sur leur podium de travertin.
A l'arrière plan, le Tabularium, immense édifice
construit en 78 av. J.C. pour abriter les archives de l'Etat,
impose sa présence massive. Le Tabularium doit son
nom aux tables de bronze (tabulae) sur lesquelles étaient
gravées les premières lois romaines ; seul le soubassement
et le portique à arcades qui le surmonte (une seule arcade
est visible, à droite, derrière la première
colonne du Temple de Saturne) sont d'époque romaine. Les
trois étages suivants datent du XVI° siècle.
Au Moyen-Age, le tabularium était devenu un simple entrepôt
de sel, il a aujourd'hui retrouvé sa fonction politique
puisqu'il sert désormais d'hôtel de ville.
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