La famille et la vie familiale

Officiellement, le pater familias romain a le droit de vie et de mort sur sa femme comme sur ses enfants mais, dans la réalité, les choses se passent en général tout autrement. A la différence des femmes grecques, enfermées dans le gynécée, les femmes romaines jouissent d'une certaine liberté. Elles sortent seules dans les rues, elles ont la haute main sur les esclaves de la maison, elles participent aux banquets et peuvent même aider leur époux dans ses fonctions publiques.

Sans doute la femme romaine est-elle soumise à l'autorité de son mari après avoir été soumise à celle de son père, sans doute est-elle soumise à certaines discriminations symboliques : elle n'a droit ni au lit de table ni au vin ; elle mange assise et l'on raconte que certains Romains n'embrassaient leur femme que pour les surprendre en faute en sentant leur haleine ! Mais on est loin de l'oppression que subissent encore tant de femmes des peuples méditerranéens !

La fille peut recevoir une certaine instruction ; elle fréquente d'ailleurs les mêmes écoles que les garçons à moins d'avoir un précepteur pour apprendre la littérature grecque et latine mais aussi les arts d'agrément : la broderie, la musique et la danse ; reste que le sort des petites filles n'est pas toujours enviable : elles risquent l'exposition beaucoup plus souvent que les garçons !

Les Romains ne s'encombraient pas de formalités pour se débarrasser des enfants non désirés : à la naissance, le bébé était posé à terre aux pieds de son père ; si celui-ci le soulevait de terre, il le prenait pour le sien, sinon, il l'abandonnait purement et simplement ; l'enfant était alors déposé dans la rue ou sur une décharge publique et pouvait être recueilli par quiconque le voulait, pour l'aimer rarement, le plus souvent pour le vendre comme esclave voire pour l'estropier et l'exhiber en tant que monstre.