L'heure et le calendrier


Les Romains comptaient les heures à partir du lever du soleil et divisaient la journée en 12 heures diurnes et 12 heures nocturnes, ils avaient donc des heures de durée variable selon les saisons : au début de l'été, la première heure durait de 4 h 27 à 5 h 42 et au début de l'hiver de 7h 33 à 8 h 17.

La nuit se divise en quatre veilles, elles-mêmes divisées en heure, la troisième veille commençait à la septième heure de la nuit, c'est-à-dire à minuit. De la même manière, le jour avait la septième heure, c'est-à-dire midi, pour point fixe : c'est, dans les deux cas, la "septima hora".

Dans la vie quotidienne, on appréciait l'écoulement du temps de manière approximative : on distinguait mane, jusqu'à 8 h du matin, ad meridiem, jusqu'à midi, de meridie jusqu'à 4 h, suprema jusqu'au coucher du soleil. Pour exprimer un moment précis du temps, on disait, par exemple :

"Tertia hora veniet

il viendra à la troisième heure"

Pour calculer l'heure de manière précise, les Romains disposaient de clepsydres et de cadrans solaires.

Les clepsydres étaient des horloges à eau, utilisées pour mesurer le temps des audiences judiciaires ou des réunions publiques. Ainsi la même durée (une clepsydre) était attribuée équitablement à l'accusation, à la défense et à la délibération des juges. Certaines clepsydres, comme celle de Ctésibius, étaient capables de calculer précisément les heures (qui, rappelons le, n'avaient jamais deux jours de suite la même durée), sur l'année entière.

Les cadrans solaires étaient néanmoins préférés pour indiquer tout à la fois l'heure du jour et le jour du calendrier. Celui que l'on voit ici est du type Arachné (araignée en grec). Le soleil pénétrait par un orifice pratiqué sur le dessus du vase : une plaque de bronze percée d'un œilleton devait y resserrer le rayon. Le point ainsi produit circulait dans l'intérieur du skyphos selon les mois de l'année et les heures du jour.
Les "cercles" gravés indiquent les dates du calendrier romain. Le plus grand correspond au solstice d'été (24 juin), le plus petit au solstice d'hiver (25 décembre).
Le faisceau des lignes qui coupent les cercles les divise en douze heures diurnes, longues en été mais courtes en hiver, qui composent la journée des Romains. Ce cadran solaire a été réglé pour une latitude de 41 °. Le nom du mois d'août, Augustus, introduit en 8 av. J.C. en l'honneur de l'empereur, permet de dater ce cadran solaire du I° siècle.

Après la réforme de Julius César, en 45 avant J.C., le calendrier romain fut basé sur le temps qu'il faut à la terre pour tourner autour du soleil. C'est exactement le système qui est le nôtre. Nous avons conservé la même succession de douze mois, les mêmes durées et les mêmes noms ! Le calendrier romain prend son origine en Egypte, mais, du fait que c'est "Julius" Caesar qui l'a institué, c'est pourquoi on lui a donné le nom de calendrier "Julien".
A l'origine, l'année commençait le premier mars. C'est Jules César qui la fit commencer en Janvier.

Les Romains avaient, comme nous, douze mois :
Ianuarius, Februarius, Martius, Aprilis, Maius, Iunius, Quintilis (devenu Iulius en 44 av. J.C. en l'honneur de César), Sextilis (devenu Augustus en 8 av. J.C. en l'honneur d'Auguste), September, October, November, December.

Tous les quatre ans, le mois de Février, comme le nôtre, avait 29 jours : on comptait alors deux fois le sixième jour avant les calendes de mars, c'est-à-dire le 24 février, d'où le nom d'année bissextile.

Le décompte des jours par les Romains est inclusif et régressif. Inclusif, en ce sens qu'aujourd'hui est inclus dans le décompte des jours suivants. Si, par exemple, vous dites le lundi que vous allez partir quatre jours plus tard, cela signifie que vous partirez le jeudi. Il en va de même dans l'autre sens : si vous dites lundi que vous êtes arrivé quatre jours plus tôt, cela signifie que vous êtes arrivé le vendredi.

Chaque mois avait trois dates fixes :

Kalendae - les calendes : le premier jour de chaque mois.
Nonae - les Nones : le neuvième jour avant les Ides
Idus - les Ides : le quinzième jour du mois en mars, en mai, en juillet et en octobre et le treizième jour pour les autres mois.
Les Nones tombent donc soit le cinquième soit le septième jour du mois. Pour compter une date, on compte à rebours à partir des dates fixes encore à venir, les Calendes, les Nones ou les Ides. C'est un calcul régressif.

Prenons quelques exemples :

le 1° avril : aux Calendes d'avril ; Kalendis Aprilibus ; abréviation : K(al) Apr.
le 31 mars : la veille des Calendes d'avril ; Pridie Kalendas Apriles, abréviation : pr. Kal. Apr.
le 11 mars : cinq jours (calcul inclusif !) avant les Ides de mars ; ante diem quintum Idus Martias, a.d. V Id. Mart. transformation de : quinto die ante Idus Martias ; le ante étant placé en tête de l'expression, tout le groupe passe à l'accusatif.