Le trophée

A l'origine, le trophée, formé des armes du vaincu accrochées à un arbre, constitue une offrande du vainqueur aux dieux qui lui ont donné la victoire. On voit ici la réplique en bronze d'un trophée, une sorte d'ex-voto guerrier sans doute.

A la fin de la République et sous l'Empire, le trophée se transforme en monument ; sans perdre sa valeur religieuse, il prend alors une valeur commémorative et entre dans un dispositif d'ostentation et de propagande des vainqueurs : le socle de la colonne trajane, par exemple, exhibe les dépouilles de guerre prises aux Daces tandis que les bas-reliefs de la colonne immortalisent la bataille et la victoire de l'empereur.

Mais la forme traditionnelle du trophée coexiste avec cette forme monumentale et Poussin a représenté un trophée beaucoup plus traditionnel dans le triomphe d'Alexandre, une toile de ? où l'on voit un soldat brandir les armes de son ennemi, la lance, pour l'occasion ornée de bandelettes, le bouclier et même le manteau...

Poussin : le triomphe d'Alexandre, photo [Louvre.edu]

Bien qu'il s'agisse d'un Macédonien et non d'un Romain, la toile est à l'évidence composée à partir des sources latines concernant le trophée.