Auguste

 Auguste est sans doute celui des empereurs romains dont nous avons le plus de portraits ; son nom d'origine était Gaius Octavius, il est le premier empereur de Rome. Après son adoption par son grand-oncle, Jules César, il se fit appeler Gaius Julius Caesar Octavianus. Après l'assassinat de César, en 44 avant Jésus-Christ, il mit habilement les légions de César de son côté et forma, avec Marc Antoine (Marcus Antonius) et Lépide (Lepidus), un triumvirat. Il intensifia la guerre contre les assassins de César, Brutus et Cassius, et, après avoir aidé à écraser les rebelles à Philippes, en Macédoine (42 avant Jésus-Christ), il réussit à manoeuvrer Antoine afin de lui faire accepter les provinces méditerranéennes de l'est comme sa part d'empire. Lépide reçut l'Afrique. Entre les années 40 et 31 avant Jésus-Christ, il consolida son contrôle sur tout l'Ouest, c'est-à-dire, sur l'Italie, la Gaule et l'Espagne. En 36 avant Jésus-Christ, Sextus Pompeius, fils de Pompée le Grand et le dernier ennemi juré des triumvirs, fut éliminé. Octave chassa alors Lépide du pouvoir, pendant qu'Antoine faisait la guerre aux Parthes, dans l'est.

En 31 avant Jésus-Christ, sa "guerre" froide avec Antoine se changea finalement en guerre ouverte à Actium, au large de la côte nord-ouest de Grèce, où son armada battit les forces navales conjointes d'Antoine et de la reine Cléopatre d'Égypte de façon décisive. C'est au cours de cette bataille qu'Antoine s'enfuit avec Cléopatre. Peu après, tous les deux se suicidèrent.

Octave célébra cette victoire par un triomphe splendide : Rome l'accueillit comme son sauveur et montra pendant 44 ans sa volonté d'accepter sa seule souveraineté. En 28 avant Jésus-Christ, Octave fut nommé senatus princeps, premier sénateur. L'année suivante, il reçut le titre honorifique d'Augustus et, après une série de legs sénatoriaux, il fut nommé consul, tribun et proconsul. En dépit de cette ascension graduelle au pouvoir dictatorial, son but déclaré était la restauration de la République Romaine et la purification de sa vie sociale et religieuse. Mais, quelles que soient les réformes qu'il a accomplies, il les a faites pour son propre compte, en mettant hors circuit le Sénat et les Comices (Comitia), les chambres des représentants.

Auguste était un homme cultivé, l'auteur de plusieurs ouvrages. Dans sa famille, les morts consécutives de ceux qu'il avait désignés comme ses successeurs ou ses assistants lui causèrent beaucoup de tristesse et de déception. Son dévouement pour sa femme Livia Drusilla est resté constant, pourtant, comme d'autres Romains, il était infidèle. Les lettres que nous avons conservées de lui montrent la bienveillance des relations qu'il avait avec elle.
Comme partisan intransigeant des vertus romaines en un temps de permissivité croissante, il a entrepris une législation morale qui incluait des lois somptuaires et des lois matrimoniales. Il a même exilé sa fille Julia pour avoir enfreint ces lois.

Protecteur des arts, Auguste était l'ami des poètes Ovide, Horace et Virgile, aussi bien que de l'historien Tite Live. Son amour pour la splendeur architecturale est parfaitement résumé dans cette fanfaronnade : "j'ai trouvé Rome de brique, et je le laisse de marbre". C'est l'empereur Tibère qui fut son successeur.